Alors que la région a connu un été sans fin, le deuxième plus chaud jamais enregistré, la vigne nous a offert une leçon magistrale de résilience. Elle ne s’est pas contentée de s’adapter, elle a donné le meilleur dans l’adversité, offrant un millésime à l’équilibre stupéfiant.
Le caractère solaire et précoce du millésime s’est traduit dès l’hiver par un déficit hydrique et par une floraison qualitative à partir de la deuxième quinzaine de mai. Les orages du 20 juin et la sécheresse qui a persisté tout au long de l’été ont balayé la perspective d’une récolte généreuse, que les premières estimations laissaient présager.
Bien que la quantité n’ait pas été au rendez-vous, notre équipe s’est mise au service d’une qualité incomparable. Notre savoir-faire, notamment dans les travaux viticoles, a été déterminant pour accompagner la vigne dans cette ère nouvelle. D’autant plus que cette année, 100 % des produits utilisés dans le vignoble étaient d’origine biologique.
Le résultat dépasse nos espérances, la qualité de la récolte est telle que la quasi-totalité des parcelles du vignoble est destinée au Grand Vin !
La dégustation des baies a conforté notre décision de donner le coup d’envoi des vendanges dès le 8 septembre. « Il ne fallait pas prendre peur » reconnaît Bruno Clenet, confronté au décalage entre les données de mesure de l’acidité et la réalité des dégustations dans les parcelles. Ces vendanges, parmi les plus longues et sereines de la propriété, se sont étalées sur 20 jours.
Ce sont de petites baies au potentiel colossal qui passent la porte du cuvier.
« Une récolte hors du commun en terme de densité, extrêmement saine, même si on ne savait pas trop à quoi s’attendre, car nous n’avions pas les équilibres habituels » confie Didier Thomann qui, de mémoire de maître de chai, n’a « jamais vu ça » depuis ses premières vinifications en 1982 !
Toute l’équipe du Château salue l’incroyable concentration des jus et leur couleur intense dès l’entrée en cuve ! Les remontages tout en douceur exaltent ce millésime à la fois « puissant et onctueux », selon Isabelle Davin, œnologue. Elle souligne que « La qualité des vins de presse est à l’image des dégustations des baies et des pépins à l’aube des vendanges. C’est souvent à ce détail que se reconnaissent les grands millésimes ».
Un millésime inouï, où la trame tannique imposante est accompagnée d’une généreuse suavité. Cette infinie douceur présage la capacité de ce Château le Crock 2022 à traverser les âges.